Arrivé le 23 Juillet à 18 heures sur le place de l'Obradoiro face à la Cathédrale de Santiago, comme nous l'avons vu précédemment, et une fois les émotions des retrouvailles avec Mimi apaisées, nous nous sommes tout de suite rendus au bureau des pèlerins pour obtenir la fameuse Compostella qui valide le pèlerinage effectué ainsi que le document attestant de la distance parcourue. Pour ce qui me concerne, la mention officielle portera 1652 kilomètres depuis le Puy-en-Velay. Il faut bien ajouter environ 400 kilomètres effectués dans les villes étapes pour la visite, les courses et autres motifs. Au total, on peut estimer que le nombre total de kilomètres avoisine les 2.000. Vous remarquerez que la Compostella est rédigée en latin et que mon prénom devient Dominicum.
Après avoir obtenu le précieux document, nous décidons de reporter au lendemain la visite de la ville et nous trouvons un restaurant de rue accueillant, à côté des halles, où nous dégustons un menu de tapas de très bonne qualité dans une ambiance sympathique.
Vendredi 24 Juillet: La messe des pèlerins est traditionnellement célébrée à midi et ce, quotidiennement. Nous nous y rendons dès 11 heures pour avoir une place assise. J'en profite pour faire des photos de l'intérieur de la Cathédrale et pour aller poser ma main sur l'épaule de la représentation de Saint Jacques en montant un petit escalier situé derrière le maître autel où trône l'apôtre.
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Saint Jacques sur le maître autel |
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La nef de la Cathédrale dont l'entrée se situe sur la place de l'Obradoiro. |
A la fin de l'office, il est coutumier de faire fonctionner l'encensoir géant appelé "Botafumeiro". Le botafumeiro mesure 1m60 et pèse 62 kg à vide. Il peut contenir jusqu'à 40 kg de charbon et d'encens. Il faut 8 personnes pour le soulever et fournir la force nécessaire à son balancement qui augmente jusqu'à atteindre près de 68 km/h, allant d'un bout à l'autre de la nef touchant presque le plafond. La corde de 65 mètres qui le soutient pèse à elle seule 90 kg. La légende ou les mauvaises langues veulent que le botafumeiro ait été installé pour effacer les mauvaises odeurs des pèlerins! Non, les pèlerins ne sentent pas mauvais...quoique! Plus sérieusement, il faut payer pour que ce spectacle, tant attendu, puisse avoir lieu. En général, ce sont des groupes organisés qui incluent le prix dans leur forfait de voyage. Hélas, à la fin de notre office, rien ne se passe et j'apprendrai plus tard que le prêtre officiant avait dit, non sans humour, qu'il fallait revenir à la messe de 18h30 si on voulait assister au spectacle. Inutile de vous dire que la cathédrale était plus que bondée à l'heure dite!
Le tombeau de l'apôtre Jacques, un reliquaire en argent, se situe sous la cathédrale dans la crypte et on y accède par un couloir étroit. Derrière le maître autel se trouver la Porte Sainte ou Porte du Pardon. Cette porte de bronze est décorée avec des scènes de la vie de Saint Jacques. Cette porte n'est ouverte que les années jacquaires (2010 pour la dernière fois) et lorsque c'est le cas, les pèlerins se précipitent pour accéder à la cathédrale en passant par cette porte.
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La porte Sainte vue de l'intérieur de la Cathédrale |
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détail de la Porte Sainte |
Les premières fondations de la Cathédrale datent du IX° siècle, mais elle fut détruite lors des nombreuses guerres de religion. Les premiers travaux de la Cathédrale actuelle datent de 1075. Une façade baroque donnant sur la place de l'Obradoiro a été édifiée au XVIII° siècle. Depuis plusieurs années, des travaux de restauration sont en cours et les échafaudages qui emprisonnent la façade en altèrent la beauté, mais ils sont tellement nécessaires pour la sauvegarde d'un patrimoine d'une telle qualité.
La place de l'Obradoiro constitue le coeur de Saint-Jacques de Compostelle. Elle marque l'achèvement du pèlerinage pour les pèlerins qui viennent des 4 coins de l'Europe jusqu'au kilomètre 0 sur cette place. Les retrouvailles y sont nombreuses et les émotions et anecdotes sans limites. Cette place est remarquable et ceinte de bâtiments magnifiques, outre la Cathédrale. Face à la Cathédrale, se trouve le Palacio de Rajoy (construit en 1766) qui possède une façade de style néoclassique. Il est le siège de l'Hôtel de Ville et du Gouvernement autonome de Galice. Sur les autres côtés de la place, on trouve l'hostal des Reis Catolicos dont la construction fut ordonnée en 1499 par les Rois Catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille. Ce bâtiment abrite aujourdh'ui un hôtel de luxe le Parador. En face, se trouve le Palacio San Jeronimo qui abrite les bureaux du recteur de l'université.
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Le Palacio de Rajoy à gauche et l'hôtel Parador à droite |
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entrée de l'hôtel Parador |
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il y a toujours quelque chose à voir place de l'Obradoiro |
De l'autre côté de la Cathédrale se trouve la place de Platerias (Place d'Argent) dont le nom provient des ateliers d'orfèvrerie qui étaient installés ici au moyen-âge. De cette place, on a une vue intéressante sur la Cathédrale car c'est la seule façade de style roman qui ait été conservée. Les tympans reflètent l'histoire de la passion du Christ et de la tentation de Jésus dans le désert. C'est également par cette porte qu'on accède actuellement à la Cathédrale.
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Mimi, une star au milieu de la foule! |
A côté de cette place se trouve la place de la Quintana où se trouve la Porte Sainte évoquée lors de la visite intérieure de la Cathédrale. Cette porte, ouverte uniquement les années jacquaires, se situe sous la statue de l'apôtre Jacques. Sur cette place est installée une scène couverte où se déroulent les concerts et animations, les marches faisant office de gradins.
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la scène peut servir aussi pour les indépendantistes Galiciens... |
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La Porte Sainte sous la statue de Saint-Jacques |
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Saint-Jacques |
Enfin, sur le côté nord de la Cathédrale se trouve la porte de sortie de la Cathédrale sur la place de l'Immaculée.
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Praza da Immaculada |
Beaucoup d'autres monuments et bâtiments sont magnifiques dans ce centre historique de Santiago et les citer ou les photographier est un exercice difficile. Alors, au hasard, voilà quelques exemples de cette architecture si riche...
Le centre de Santiago est très animé et encore beaucoup plus fréquenté en ce week-end de la Saint Jacques qui est le 25 Juillet. Des animations diverses ont ponctué ces jours de fête. Le vendredi soir, outre divers concerts, a eu lieu à 23H30 un grand spectacle d'illuminations sur la place de l'Obradoiro avec un feu d'artifice. Pour accéder à la Place, il aurait fallu être présent plus de 3 heures avant le début des réjouissances... Malgré tout, nous avons pu voir le feu d'artifice dont le final était tout simplement somptueux!
Le lendemain matin, jour de la Saint-Jacques, une cérémonie officielle se déroule traditionnellement à 10 heures sur la place de l'Obradoiro avant l'office religieux. Les autorités civiles, militaires et religieuses y participent dans un ballet parfaitement organisé et maîtrisé qui se termine par la procession pour entrer à la Cathédrale par l'escalier et la Porte Principale.
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les autorités civiles et militaires |
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Saint-Jacques en promenade... |
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l'évêque et sa suite... |
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le maire de Santiago...? |
Les animations les plus diverses se succéderont toute cette fin de semaine en présence de milliers de spectateurs qu'ils soient riverains, touristes, badauds ou pèlerins. Les rues étroites du centre historique sont noires de monde, les bars à tapas ne désemplissent pas et les files d'attente s'allongent pour pénétrer dans la Cathédrale ou bien aller chercher sa compostella au bureau des pèlerins. Cette foule bigarrée, joyeuse,bruyante mais aussi parfois recueillie et fervente ressemble à un melting pot ou à une tour de Babel mêlant les cultures du monde entier. Chacun y trouve ce qu'il est venu y chercher dans une ambiance bon enfant même si les marchands du temple ne sont jamais très loin...
La gastronomie est omniprésente à Santiago et les plats sont succulents et pas chers. Poissons et crustacés en sont les emblèmes les plus remarquables (chipirones, calamars, poulpes, morue, crevettes, couteaux...). Pendant trois jours, nous nous sommes régalés de tapas variés et copieux. L'accueil est toujours chaleureux et le service impeccable.
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avec Joseph et Myriam, un bon moment de partage |
Ces quelques jours à Santiago m'ont permis de retrouver également des pèlerins rencontrés ici ou là et pour certains pas revus depuis de nombreuses semaines. A chaque fois, le visage s'illumine et un mot toujours gentil vient sceller cette rencontre impromptue marquée des vertus de la simplicité, de la complicité et de la solidarité partagées à un moment ou à un autre sur le chemin, même si parfois ces rencontres ont été brèves...Si tu es un vrai pèlerin, tu sais reconnaitre le vrai pèlerin...Alors merci à tous ces compagnons du camino.
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Mélanie et Myriam, je vous charge de représenter par votre sourire tous ces pélerins amis... |
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ces sacs anonymes rassemblés portent témoignage du mélange social des pèlerins et de la primeur du collectif sur l'individualisme. |