vendredi 4 janvier 2019

l'aventure continue en 2019

Voilà maintenant quatre années que j'ai effectué ce parcours initiatique entre Le Puy-En-Velay et Santiago. 72 jours et 1650 kilomètres plus tard, j'avais réalisé mon rêve et j'imaginais que ce périple, pour autant qu'il m'avait laissé plein de joie et de souvenirs, resterait unique. Mais le chemin est le plus fort... Il ne t'oublie jamais, il aimante tes pas quotidiens et te rappelle sans cesse que tu as vécu des rencontres faites de moments de partage et d'émotion uniques. Il t'interpelle sans cesse pour te dire que tu n'es pas allé au bout de tes rêves et que tu as toujours besoin de mieux te connaitre, de retrouver ton âme, de vivre cette spiritualité si nécessaire dans ces temps tourmentés. Tu sais déjà que tu y retournera car tu en ressens la nécessité au plus profond de ton être. Alors, re-bonjour le Camino!


Enfin re-bonjour pour 2019 car je dois vous avouer que j'y suis déjà retourné en 2017 pour faire le chemin avec mon fils François, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Burgos (300 kms) sur le camino Francés que je ne connaissais pas puisqu'en 2015 j'avais choisi la voie côtière par le Camino del Norte puis le Camino Primitivo.   En 2017, je n'avais pas communiqué sur ces deux semaines passées avec François car notre projet était beaucoup plus personnel.

En 2019, j'ai l'intention d'explorer d'autres horizons. Le départ est prévu après la mi-Août du Puy-en-Velay sur la voie Podiensis en direction de Saint-Jean-Pied-de-Port. J'aurais l'immense plaisir de traverser une nouvelle fois le magnifique plateau de l'Aubrac avant de bifurquer sur le chemin qui mène à Saint-Guilhem-du-Désert, rejoignant ainsi la voie d'Arles puis le chemin des piémonts pyrénéens pour enfin finir mon parcours à Puente la Reina après avoir franchi les Pyrénées par le col du Somport. Voilà le projet... mais la réalité sera peut-être différente en fonction des aléas extérieurs mais aussi  selon mon état de forme... Affaire à suivre! 

En tout cas, je serai très heureux que vous ayez envie de m'accompagner sur ce camino, par la lecture du nouveau blog, par vos commentaires mais aussi par vos messages d'encouragement et d'amitié. 

Pour aller sur le nouveau blog, cliquez sur le titre ci-après:



LE CAMINO DE DOMI COMPOSTELLE 2019



A bientôt...


Amicalement, 


Dominique



Saint Guilhem du Désert










dimanche 26 juillet 2015

Fisterra Dimanche 26 Juillet 2015


Pour marquer la fin du Camino, il est de tradition d'aller à Fisterra. L'itinéraire qui relie Santiago au cap Finisterre, fin des terres, bout du monde, est long de près de 90 kilomètres et nécessite 3 à 4 jours de marche supplémentaire. Environ 20% des pèlerins font ce chemin à pied, les autres préfèrent y aller en car. 

Ce lieu mythique marque la fin du chemin terrestre et le début du renouveau intérieur pour nombre de pèlerins. Une ancienne tradition, selon laquelle les pèlerins parvenus jusque là brûlaient leurs vêtements et leurs sandales en signe de changement de peau, est encore pratiquée de nos jours. 

Pour ce qui me concerne, mon projet s'arrêtait avec mes retrouvailles avec Mimi sur la place de l'Obradoiro à Santiago. Cependant, nous décidons d'aller faire un tour en autocar le Dimanche 26 Juillet là où le soleil se couche...

Le seul problème c'est que le soleil ne s'est jamais levé!

Dès notre départ de Santiago, jusqu'à notre retour, il a plu... Après 2 heures d'autocar, nous sommes arrivés à Fisterra et nous avons tenté de faire le chemin qui mène au kilomètre 0, au bout de la terre, ce qui représente un peu moins de 4 kilomètres à pied. Nous avons dû y renoncer car nous n'étions pas vraiment équipés pour la pluie. Notre visite se terminera donc au restaurant avant le retour en autocar pour 2 heures supplémentaires.

On ne peut pas gagner tous les jours! Aucun regret, cette petite déception n'enlèvera rien au périple effectué entre Le Puy-en-Velay et Santiago.

Quelques photos de Fisterra, malgré tout...

une fête de la Toussaint réussie...

tenue de pluie extra...!

chaussures de pluie adaptées...!


une albergue kitch...

la même avec les Saint-Jacques en plus...







samedi 25 juillet 2015

Saint-Jacques de Compostelle du 23 au 27 Juillet 2015


Arrivé le 23 Juillet à 18 heures sur le place de l'Obradoiro face à la Cathédrale de Santiago, comme nous l'avons vu précédemment, et une fois les émotions des retrouvailles avec Mimi apaisées, nous nous sommes tout de suite rendus au bureau des pèlerins pour obtenir la fameuse Compostella qui valide le pèlerinage effectué ainsi que le document attestant de la distance parcourue. Pour ce qui me concerne, la mention officielle portera 1652 kilomètres depuis le Puy-en-Velay. Il faut bien ajouter environ 400 kilomètres effectués dans les villes étapes pour la visite, les courses et autres motifs. Au total, on peut estimer que le nombre total de kilomètres avoisine les 2.000. Vous remarquerez que la Compostella est rédigée en latin et que mon prénom devient Dominicum. 



 
Après avoir obtenu le précieux document, nous décidons de reporter au lendemain la visite de la ville et nous trouvons un restaurant de rue accueillant, à côté des halles, où nous dégustons un menu de tapas de très bonne qualité dans une ambiance sympathique.

Vendredi 24 Juillet: La messe des pèlerins est traditionnellement célébrée à midi et ce, quotidiennement. Nous nous y rendons dès 11 heures pour avoir une place assise. J'en profite pour faire des photos de l'intérieur de la Cathédrale et pour aller poser ma main sur l'épaule de la représentation de Saint Jacques en montant un petit escalier situé derrière le maître autel où trône l'apôtre.  


Saint Jacques sur le maître autel 


La nef de la Cathédrale dont l'entrée
se situe sur la place de l'Obradoiro.
 A la fin de l'office, il est coutumier de faire fonctionner l'encensoir géant appelé "Botafumeiro". Le botafumeiro mesure 1m60 et pèse 62 kg à vide. Il peut contenir jusqu'à 40 kg de charbon et d'encens. Il faut 8 personnes pour le soulever et fournir la force nécessaire à son balancement qui augmente jusqu'à atteindre près de 68 km/h, allant d'un bout à l'autre de la nef touchant presque le plafond. La corde de 65 mètres qui le soutient pèse à elle seule 90 kg. La légende ou les mauvaises langues veulent que le botafumeiro ait été installé pour effacer les mauvaises odeurs des pèlerins! Non, les pèlerins ne sentent pas mauvais...quoique! Plus sérieusement, il faut payer pour que ce spectacle, tant attendu, puisse avoir lieu. En général, ce sont des groupes organisés qui incluent le prix dans leur forfait de voyage. Hélas, à la fin de notre office, rien ne se passe et j'apprendrai plus tard que le prêtre officiant avait dit, non sans humour, qu'il fallait revenir à la messe de 18h30 si on voulait assister au spectacle. Inutile de vous dire que la cathédrale était plus que bondée à l'heure dite!




Le tombeau de l'apôtre Jacques, un reliquaire en argent, se situe sous la cathédrale dans la crypte et on y accède par un couloir étroit. Derrière  le maître autel se trouver la Porte Sainte ou Porte du Pardon. Cette porte de bronze est décorée avec des scènes de la vie de Saint Jacques. Cette porte n'est ouverte que les années jacquaires (2010 pour la dernière fois) et lorsque c'est le cas, les pèlerins se précipitent pour accéder à la cathédrale en passant par cette porte. 

La porte Sainte vue de l'intérieur
de la Cathédrale

détail de la Porte Sainte
Les premières fondations de la Cathédrale datent du IX° siècle, mais elle fut détruite lors des nombreuses guerres de religion. Les premiers travaux de la Cathédrale actuelle datent de 1075. Une façade baroque donnant sur la place de l'Obradoiro a été édifiée au XVIII° siècle. Depuis plusieurs années, des travaux de restauration sont en cours et les échafaudages qui emprisonnent la façade en altèrent la beauté, mais ils sont tellement nécessaires pour la sauvegarde d'un  patrimoine d'une telle qualité.



La place de l'Obradoiro  constitue le coeur de Saint-Jacques de Compostelle. Elle marque l'achèvement du pèlerinage pour les pèlerins qui viennent des 4 coins de l'Europe jusqu'au kilomètre 0 sur cette place. Les retrouvailles y sont nombreuses et les émotions et anecdotes sans limites. Cette place est remarquable et ceinte de bâtiments magnifiques, outre la Cathédrale. Face à la Cathédrale, se trouve le Palacio de Rajoy (construit en 1766)  qui possède une façade de style néoclassique. Il est le siège de l'Hôtel de Ville et du Gouvernement autonome de Galice. Sur les autres côtés de la place, on trouve l'hostal des Reis Catolicos dont la construction fut ordonnée en 1499 par les Rois Catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille. Ce bâtiment abrite aujourdh'ui un hôtel de luxe le Parador. En face, se trouve le Palacio San Jeronimo qui abrite les bureaux du recteur de l'université.

Le Palacio de Rajoy à gauche et l'hôtel Parador à droite

entrée de l'hôtel Parador

il y a toujours quelque chose à voir
place de l'Obradoiro

De l'autre côté de la Cathédrale se trouve la place de Platerias (Place d'Argent) dont le nom provient des ateliers d'orfèvrerie qui étaient installés ici au moyen-âge. De cette place, on a une vue intéressante sur la Cathédrale car c'est la seule façade de style roman qui ait été conservée. Les tympans reflètent l'histoire de la passion du Christ et de la tentation de Jésus dans le désert. C'est également par cette porte qu'on accède actuellement à la Cathédrale.

Mimi, une star au milieu de la foule!




A côté de cette place se trouve la place de la Quintana où se trouve la Porte Sainte évoquée lors de la visite intérieure de la Cathédrale. Cette porte, ouverte uniquement les années jacquaires, se situe sous la statue de l'apôtre Jacques. Sur cette place est installée une scène couverte où se déroulent les concerts et animations, les marches faisant office de gradins.

la scène peut servir aussi pour
les indépendantistes Galiciens...


La Porte Sainte sous la statue de Saint-Jacques

Saint-Jacques
Enfin, sur le côté nord de la Cathédrale se trouve la porte de sortie de la Cathédrale sur la place de l'Immaculée.

Praza da Immaculada
Beaucoup d'autres monuments et bâtiments sont magnifiques dans ce centre historique de Santiago et les citer ou les photographier est un exercice difficile. Alors, au hasard, voilà quelques exemples de cette architecture si riche...






Le centre de Santiago est très animé et encore beaucoup plus fréquenté en ce week-end de la Saint Jacques qui est le 25 Juillet. Des animations diverses ont ponctué ces jours de fête. Le vendredi soir, outre divers concerts, a eu lieu à 23H30 un grand spectacle d'illuminations sur la place de l'Obradoiro avec un feu d'artifice. Pour accéder à la Place, il aurait fallu être présent plus de 3 heures avant le début des réjouissances... Malgré tout, nous avons pu voir le feu d'artifice dont le final était tout simplement somptueux!


Le lendemain matin, jour de la Saint-Jacques, une cérémonie officielle se déroule traditionnellement à 10 heures sur la place de l'Obradoiro avant l'office religieux. Les autorités civiles, militaires et religieuses y participent dans un ballet parfaitement organisé et maîtrisé qui se termine par la procession pour entrer à la Cathédrale par l'escalier et la Porte Principale.

les autorités civiles et militaires


Saint-Jacques en promenade...

l'évêque et sa suite...

le maire de Santiago...?
Les animations les plus diverses se succéderont toute cette fin de semaine en présence de milliers de spectateurs qu'ils soient riverains, touristes, badauds ou pèlerins. Les rues étroites du centre historique sont noires de monde, les bars à tapas ne désemplissent pas et les files d'attente s'allongent pour pénétrer dans la Cathédrale ou bien aller chercher sa compostella au bureau des pèlerins. Cette foule bigarrée, joyeuse,bruyante mais aussi parfois recueillie et fervente ressemble à un melting pot ou à une tour de Babel mêlant les cultures du monde entier. Chacun y trouve ce qu'il est venu y chercher dans une ambiance bon enfant même si les marchands du temple ne sont jamais très loin...




























La gastronomie est omniprésente à Santiago et les plats sont succulents et pas chers. Poissons et crustacés en sont les emblèmes les plus remarquables (chipirones, calamars, poulpes, morue, crevettes, couteaux...). Pendant trois jours, nous nous sommes régalés de tapas variés et copieux. L'accueil est toujours chaleureux et le service impeccable.


avec Joseph et Myriam, un bon moment de partage




Ces quelques jours à Santiago m'ont permis de retrouver également des pèlerins rencontrés ici ou là et pour certains pas revus depuis de nombreuses semaines. A chaque fois, le visage s'illumine et un mot toujours gentil vient sceller cette rencontre impromptue marquée des vertus de la simplicité,  de la complicité et de la solidarité partagées à un moment ou à un autre sur le chemin, même si parfois ces rencontres ont été brèves...Si tu es un vrai pèlerin, tu sais reconnaitre le vrai pèlerin...Alors merci à tous ces compagnons du camino.

Mélanie et Myriam, je vous charge de représenter
par votre sourire tous ces pélerins amis...

ces sacs anonymes rassemblés portent témoignage
 du mélange social des pèlerins et de la
primeur du collectif sur l'individualism
e.