Étape 36: Bidarray/Espelette 19,4 kms

Ce  matin, il ne pleut plus même si le ciel est gris et menaçant. Le moral est au beau fixe après une bonne nuit malgré le bruit du torrent tout proche et l'humidité ambiante. Je profite du petit déjeuner pour faire mieux connaissance avec Janie, la propriétaire des lieux. Cette femme a eu plusieurs vies dont 6 années passées en Australie où son mari travaillait notamment dans des exploitations de canne à sucre. Puis retour en France où elle a géré un site de vacances en Corrèze avant de créer de toutes pièces, avec son mari, les bungalows où j'ai dormi ainsi qu'un camping à la ferme. Veuve depuis 10 ans, elle continue d'accueillir de façon plus épisodique des randonneurs, aidée de son ami. Artiste-peintre, elle réalise des peintures sur bois. Dommage que je n'ai pas pu profiter pleinement de son petit paradis pour cause d'intempéries. En tout cas, ce matin j'ai compris tout le courage qu'il leur a fallu pour réaliser pendant 25 années ces équipements. Du coup, mon regard sur le gîte est différent ce matin.

mon bungalow

Janie devant sa maison elle aussi aménagée
par elle et sonroman

Les peintures sur le portail, un petit
aperçu des talents de Janie.

Je quitte Bidarray après un dernier regard sur le pont roman et je vais longer de près ou de loin la Nive pendant une grande partie de l'étape. Les paysages sont magnifiques et le soleil commence à faire de timides apparitions.

Le pont de Bidarray

a l'approche du Pas de Roland

J'arrive bientôt au Pas de Roland et je m'installe sur les rochers au bord de la Nive pour une collation bien méritée après deux heures et demi de marche. Et quelle collation: pâté au piment d'Espelette, andouille d'Ambrières, fromage et gâteau au chocolat de Mimi. Le tout arrosé de château "la pompe". Je devrais pouvoir tenir le coup jusqu'à Espelette.

elle est pas belle la vie!

petit dessin éphémère sur le sable
pour marquer mon passage.

Revenons aux choses sérieuses.

Voilà l'histoire de Roland que vous connaissez tous évidemment. Roland est le neveu de Charlemagne. En 778, il fait partie de l'arrière-garde de son armée en guerre contre les sarrasins (en réalité les basques). Il se dirige à cheval vers le col qui lui permettra de les repousser en Espagne. A hauteur d'Itxassou, il longe le Gave et se heurte à un rocher infranchissable. La légende veut qu'il brandisse son épée et taille un passage pour les soldats. Durandal, son épée les a sauvés, ils peuvent poursuivre. Bravant le danger avec courage et sans escorte, il trouva la mort au col de Roncevaux le 12 août 778.

Le Pas de Roland

La Nive

Poursuivant mon chemin, je traverse Itxassou, capitale de la confiture de cerise dégustée bien sûr avec du fromage de brebis et j'arrive bientôt à Espelette, mondialement connu pour son piment.

En attendant l'ouverture du gîte, je vais déguster un axoa de veau, spécialité d'Espelette. Fait avec de l'épaule de veau, des piments verts doux, du poivron rouge, de l'ail du laurier, du persil, du thym et du piment fort d'Espelette, c'est particulièrement délicieux !

Ce soir, je mangerai au gîte communal où je suis seul une fois de plus...

Les piments sur les façades :
vrais ou faux?

L'axoa de veau d'Espelette

La salle du conseil municipal d'Espelette

Les armoiries d'Espelette